Interview du Bern-Netzwerk : Parc animalier de Berne et Musée de la Communication
Cornelia Mainini (Parc animalier de Berne) et Nico Gurtner (Musée de la Communication) évoquent dans la nouvelle interview du Réseau Bernois la manière dont ils font tomber les barrières et les obstacles, les défis liés au timing, ainsi que d’autres aspects passionnants de la collaboration au sein du réseau bernois.
Cornelia et Nico, vous faites maintenant connaissance en personne. Il n’y a donc pas encore eu de collaboration entre le Parc animalier de Berne et le Musée de la Communication.
Nico : C’est vrai. Assez étonnant, en fait, car nous ne sommes ni très éloignés géographiquement, ni en ce qui concerne nos thématiques.
Cornelia : Ni en ce qui concerne notre public. Avec les familles et les classes scolaires, nous avons sûrement un profil similaire. Malheureusement, au Parc animalier de Berne, nous sommes restés trop centrés sur nous-mêmes par le passé. Maintenant, nous commençons à nous ouvrir un peu et à faire tomber les petites barrières. Ce qui est essentiel pour nous, c’est que les intérêts des visiteurs de l’institution partenaire correspondent aux nôtres – certaines collaborations ont échoué précisément à cause de ce décalage.
Cornelia Mainini, Tierpark Bern, Dählhölzli
Travaille depuis 18 ans au Parc animalier de Berne. En tant que responsable de la pédagogie zoologique, Cornelia représente le Parc animalier de Berne, Dählhölzli, en tant que nouveau membre du Réseau Bernois.
Vos visiteurs ont des besoins et des intérêts très similaires. Pourquoi n’y a-t-il pas encore eu d’échange, et que faudrait-il pour une collaboration ?
Nico : Beaucoup sont très occupés par leurs propres activités. Il n’est donc pas évident d’y ajouter d’autres projets. Je suppose que si nous nous étions croisés dans un cadre privé, quelque chose aurait peut-être émergé plus tôt. Il y a tellement d’institutions à Berne avec lesquelles nous n’avons aucun lien – et auxquelles nous ne pensons même pas. C’est ce qui rend le Réseau Bernois si intéressant : il permet justement ces échanges inattendus et réduit les barrières. Sans devoir élaborer un concept gigantesque, je peux simplement frapper à la porte d’un autre membre du réseau et être accueilli à bras ouverts. Et si ça ne débouche sur rien, ce n’est pas grave – une autre occasion se présentera.
Cornelia : Il est aussi utile de savoir comment les autres fonctionnent. Le fait d’évoluer dans un tel réseau nous pousse à réfléchir plus tôt et plus consciemment, dans un projet, à la possibilité qu’une institution bernoise travaille sur un sujet similaire et qu’une collaboration serait envisageable. Sans réseau, je mène mon projet de manière isolée, sans penser forcément à regarder autour de moi. Maintenant que vous nous avez mis en contact, je vois clairement qu’il existe de très bonnes conditions pour une collaboration réussie. Il ne manque plus que l’étincelle pour une idée porteuse.
Nico : Absolument – souvent on reste au niveau du « nous avons des points communs », mais dépasser ce stade est un vrai défi. Il faut plus que des similitudes : une idée concrète, une étincelle qui allume l’enthousiasme des deux côtés.
Nico Gurtner, Museum für Kommunikation
Nico est responsable de la communication et du marketing du Musée de la Communication de Berne depuis sept ans. Il fait partie du Réseau Bernois depuis ses débuts et est également actif au sein du groupe marketing des musées.
Imaginons que vous examiniez ensemble vos plannings : serait-il envisageable de proposer une offre en lien avec un thème abordé par l'autre institution ?
Nico : Oui, tout à fait. Chaque année, nous avons un nouveau thème central accompagné d’une exposition temporaire. Cela crée régulièrement de nouveaux points de contact. Vers la fin de l’année, nous allons traiter le thème de l’écologie – un sujet qui se prêterait très bien à une collaboration.
Cornelia : Je suis tout à fait d’accord. En continuité de notre démarche « Plus de place pour moins d’animaux », nous concentrons désormais nos efforts sur des mesures d’amélioration à l’intérieur et entre les enclos. Cela vise à favoriser la biodiversité locale et régionale, tant pour la flore que pour la faune. Dans ce cadre, nous avons lancé un « projet coléoptères » : nous élevons à Berne des espèces rares de coléoptères pour ensuite les réintroduire dans le parc et sensibiliser nos visiteurs à leurs besoins. C’est un projet fortement lié à l’écologie et aux écosystèmes – je peux tout à fait imaginer une collaboration. Selon le développement de votre exposition, cela pourrait porter sur la communication entre coléoptères, entre l’humain et l’animal, entre humains à propos des coléoptères, ou simplement sur la communication dans un écosystème.
Nico : Oui, c’est une idée intéressante. Le défi dans ce type de projet commun, c’est souvent la différence de temporalité. Nous commençons la planification environ deux ans à l’avance, et l’exposition se développe petit à petit. Lorsque nous la présentons au public, tout est déjà en place. Il est donc souvent difficile de trouver le bon moment pour une collaboration – un moment où le thème est défini et où, en parallèle, une idée d’offre émerge chez le partenaire.
Avec notre exposition « Planetopia », nous procédons un peu différemment : avant l’ouverture officielle, nous sortons du musée pour réaliser des actions Pop-Up, afin de sortir de notre « bulle muséale » et d’atteindre des personnes qui ne font pas partie de notre public habituel. Les retours de ces actions sont ensuite intégrés dans l’exposition. Cela nous laisse encore une certaine marge de manœuvre à ce stade – ce qui est génial, car autrement, il arrive souvent que deux institutions traitent le même thème, mais pas au même moment.
Ce dont vous parlez ici, c’est surtout de la création d’une nouvelle offre. Mais qu’en est-il de la communication commune ou de la visibilité ?
Cornelia : Un bon exemple à ce sujet est le satellite que nous accueillons actuellement au Dählhölzli, issu de l’exposition « Queer » du Musée d’histoire naturelle de Berne. À travers sept stations, on y présente la diversité des comportements dans le règne animal. Nous avons reçu une introduction au thème directement au musée. Cela enrichit considérablement nos visites guidées, tout en faisant la promotion de leur exposition. Ce type de collaboration contribue toujours à l’élargissement des connaissances et à un plus grand impact.
Nico : Tout à fait. Je pense qu’au niveau de la visibilité, on peut assez rapidement identifier des points communs et mettre en place des actions concrètes. Pour le quiz à la fin de notre exposition « SUPER », nous avons pu, à court terme, réunir divers cadeaux provenant de plusieurs membres du Réseau Bernois, ce qui nous a permis de faire connaître d’autres institutions. Pour le thème de l’écologie, je pourrais très bien imaginer rédiger un article dans notre newsletter, par exemple : « Le Parc animalier de Berne mène un superbe projet de soutien aux espèces de coléoptères devenues rares – allez-y faire un tour ! ». On verra si quelque chose de plus grand en découle. Mais une chose est sûre : lorsqu’on commence à combiner cette diversité d’offres dans une destination, il en résulte toujours davantage.
C’est précisément l’objectif du Réseau Bernois. Cornelia, qu’est-ce qui a poussé le Parc animalier de Berne à rejoindre le réseau ? Et Nico, pouvons-nous répondre à ces attentes ?
Cornelia : Pour la nouvelle direction du parc, il est très important de rechercher et de faire vivre ce type de points communs et de plateformes. Nous ne sauverons pas le monde depuis Berne, mais en agissant ensemble, nous avons beaucoup plus de chances d’apporter une contribution précieuse et durable. Nous souhaitons renforcer notre mise en réseau à l’échelle régionale, nationale et même internationale, et vous êtes arrivés au bon moment pour cela. Il se peut aussi que nous ayons un jour une question très spécifique à poser – et que quelqu’un du réseau, grâce à son expérience et son expertise, puisse nous aider. Cela peut concerner les visites guidées – ce qui fonctionne mieux ou moins bien – ou encore des questions de tarification.
Nico : Je partage ce point de vue. L’un des grands avantages, c’est qu’on connaît déjà les personnes, on les a rencontrées, et il est donc plus facile d’échanger une idée ou de poser une question. Ce n’est pas que j’ai lancé sept projets de coopération, mais plusieurs petites choses ont vu le jour, et de nombreuses possibilités d’échange sont apparues. Je trouve que c’est un excellent format, et je vois surtout un grand potentiel. Mais je pense aussi que tout cela doit encore mûrir, que les éléments doivent mieux s’imbriquer, pour qu’à un moment donné, le timing fonctionne. Je suis très heureux que le réseau grandisse – même si cela rend les échanges plus complexes et qu’il arrive parfois que des sujets similaires soient traités sans que l’on en soit informé.
C’est pourquoi il est d’autant plus important que vous nous informiez de vos projets et thématiques – c’est la seule manière pour nous d’avoir une vue d’ensemble et de vous accompagner dans la mise en réseau.
Cornelia : Oui, absolument. Ce serait dommage de pondre des œufs sans ensuite caqueter. En tout cas, nous sommes ravis de faire partie du réseau et curieux de voir quelles autres connexions en découleront.
Nico : Tout à fait. Le fait de rencontrer les personnes, par exemple dans le cadre d’un atelier du Réseau Bernois, permet de savoir à qui s’adresser. J’ai découvert des choses que je n’aurais pas repérées autrement. La sélection des membres du Réseau Bernois est très variée, avec des acteurs issus de différents secteurs – et c’est précisément ce qui nous permet de sortir de notre cadre habituel et de réfléchir plus concrètement à des projets communs.
Merci beaucoup, Cornelia et Nico, pour ces précieux témoignages. Nous nous réjouissons de suivre de près l’évolution de votre collaboration.
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