Entretien Bern-Netzwerk : Hôtel Alpenblick et Rent a Bike

Robert, c’est nous qui sommes venus vers toi avec cette idée d’offre commune. Qu’est-ce qui t’a motivé à y participer ?

Bien que je sois en général plutôt critique à l’égard des packages, j’ai immédiatement vu du potentiel dans cette offre commune. Le contenu est cohérent et l’offre correspond très bien à notre hôtel. De plus, le tourisme à vélo a beaucoup évolué et le cyclisme est devenu plus populaire en général. Je trouve que cela va parfaitement avec Berne – c’est un vrai potentiel, aussi pour nous. Les e-bikes et tout ce qui concerne leur maintenance ou leur location ne sont pas notre domaine – c’est précisément pour cela que nous apprécions ce type de partenariat.

Le groupe cible de l’offre – à savoir les Best Agers – présente également de nombreux avantages : ce sont souvent des personnes agréables, détendues et prêtes à dépenser – ce qui a un effet positif sur notre restaurant. Autre avantage : les cyclotouristes arrivent souvent les jours où nous ne sommes pas complets. Avant la pandémie, le fonctionnement de l’hôtel était plus simple. Aujourd’hui, avec les changements en cours, nous voulons élargir notre positionnement, notamment pour être attractifs aussi le week-end. Des offres comme celle-ci, en lien avec des expériences de loisirs, nous permettent d’atteindre cet objectif.

Nous t’avons directement mis en contact avec Rent a Bike pour cette offre. Comment se passe la collaboration avec cette entreprise qui n’est pas issue de ton secteur ?

C’était un peu comme jouer à domicile pour moi (rit). Je viens en effet de Willisau, là où Rent a Bike est basé. La marche à suivre a été rapidement définie et toutes les questions ont été clarifiées immédiatement. Rent a Bike dispose d’une plateforme de réservation bien structurée, sur laquelle nous avons pu créer un accès pour gérer nos propres réservations. Il est clair que pendant cette phase de lancement, nous devons encore nous adapter et rester flexibles jusqu’à ce que le processus soit bien rodé – c’est pourquoi il serait intéressant de poursuivre cette offre de manière saisonnière, mais sur le long terme. Une fois les efforts initiaux fournis – configuration du système de réservation, création des contenus, formation – la mise en ligne l’année prochaine ne demandera plus beaucoup de travail. La collaboration avec Rent a Bike représente certes un petit effort supplémentaire, mais que nous acceptons volontiers dans ce cas.

Quels sont, selon toi, les facteurs décisifs pour que le travail en réseau soit un succès – pour toi, mais aussi pour l’hôtellerie en général ?

Avant tout, c’est un chiffre simple : les nuitées. Un autre facteur clé, c’est la communication. Il est essentiel que toutes les parties prenantes soient informées, échangent entre elles et restent flexibles. La flexibilité est primordiale : il faut pouvoir tester une offre ensemble et, si elle ne fonctionne pas, en discuter et l’adapter. C’est, à mon avis, ce qui détermine le succès. Outre la « phase de découverte », les moyens financiers pour la promotion sont aussi un facteur de réussite. Si l’offre est relayée sur tous les canaux des partenaires impliqués, on atteint une large audience – et cela nous donne envie d’élargir ou de prolonger l’offre.

De plus, nous sommes souvent très pris par notre activité quotidienne et manquons parfois de recul. Vous, vous avez une vision plus large : vous créez du lien, vous repérez des potentiels de développement ou de nouveaux packages communs. Je pense que Berne a un énorme potentiel – notamment parce que les gens se connaissent, ce qui permet de concrétiser les choses rapidement.

Comment évalues-tu la pertinence d’offres combinant une nuitée avec d’autres prestations dans la destination ?

Je considère ce type d’offre comme très pertinent. Ce sont justement ces offres communes qui donnent aux visiteurs une bonne raison de rester plus longtemps à Berne. Cela concerne notamment les hôtes venant de Suisse romande, car après une journée riche en découvertes, ils pourraient très bien rentrer chez eux le soir – étant donné que Berne est située de manière très centrale. C’est précisément là que je vois un grand potentiel de coopération avec les musées bernois.

Indépendamment de la forme exacte que pourrait prendre une telle offre – par exemple en combinant une nuitée avec une entrée gratuite dans un musée – je suis convaincu qu’il est possible de créer des propositions vraiment attrayantes. Cela dit, plus une offre est simple et claire, plus elle a de chances de rencontrer du succès.

Pour finir : quel est ton itinéraire e-bike préféré ?
(rit) En général, je roule sans moteur. Je n’ai pas encore eu l’occasion de parcourir les nouveaux itinéraires, mais je trouve la région du Wohlensee et de l’Aar magnifique – et on la traverse sur les deux nouveaux parcours.

Stéphanie, qu’est-ce qui t’a motivée à collaborer à cette première offre commune autour du cyclotourisme avec les hôtels et nous ?

D’une part, ce package nous permet de faire connaître notre offre aux personnes présentes à Berne. D’autre part, la collaboration avec les hôtels nous donne l’opportunité de prolonger la durée des séjours et de louer nos e-bikes plus longtemps. Jusqu’à présent, notre présence dans la région de Berne n’était pas très marquée – c’est pourquoi nous comptons sur ce type de partenariat. Avec cette offre commune et le soutien de professionnel·le·s sur place, nous espérons atteindre une meilleure visibilité et une commercialisation plus professionnelle de notre offre.

Le développement des différents itinéraires de cyclotourisme crée des incitations concrètes à louer un e-bike à Berne. Nous pouvons également informer les clients qui utilisent déjà notre offre dans d’autres régions au sujet des nouveaux itinéraires, ce qui nous permet de mieux exploiter nos (nouvelles) stations. L’expérience montre d’ailleurs que la fréquentation des stations augmente lorsque des packages sont proposés. En résumé, il s’agit d’une situation gagnant-gagnant pour toutes les parties impliquées.

Comment se déroule la collaboration avec les hôtels ? Quelles opportunités en découlent ? Et vois-tu un potentiel d’évolution ?

La collaboration avec les quatre hôtels participants s’est révélée très agréable jusqu’à présent. Après quelques questions pratiques, nous avons pu clarifier le processus de réservation des e-bikes. Certains établissements ont déjà effectué des réservations, et je suis curieuse de voir si les bons seront correctement remplis et utilisés – afin que la facturation fonctionne comme prévu.

Je considère cette offre actuelle comme un test. En principe, ces packages peuvent être poursuivis ou même développés sans trop d’efforts. Ce que nous souhaitons absolument conserver, c’est que les hôtels n’aient pas à avancer de fonds. Pour nous, il est essentiel que la facturation se fasse uniquement sur la base des prestations réellement consommées, tout en permettant aux clients de réserver l’ensemble via un seul point de contact. Nous travaillons actuellement à l’adaptation de notre système pour que les hôtels puissent effectuer les réservations plus facilement et que les réductions puissent être appliquées plus simplement par les clients. Cela facilitera encore davantage la mise en place de collaborations à l’avenir.

Comment évalues-tu le potentiel de la destination Berne comme leader du cyclotourisme ? Et quel est le lien avec le développement d’offres communes ?

Le potentiel est fondamentalement très grand. La région autour de la destination Berne est magnifique et se prête parfaitement à devenir une destination phare du cyclotourisme. Berne offre de belles collines, de superbes plaines et vallées, divers plans d’eau et des villes attrayantes. En réalité, Berne a tout ce que les visiteurs souhaitent voir. L’offre culturelle est également un atout qui attire beaucoup de monde. Les conditions sont réunies – et la destination montre une vraie volonté de faire bouger les choses. C’est pourquoi nous voulons aussi contribuer à concrétiser cette vision, que ce soit par la mise en place de nouvelles stations ou en participant à des offres communes que nous ne pourrions pas mettre en œuvre seuls.

Ce qui compte aussi, c’est que les offres soient aussi simples et compréhensibles que possible pour les clients. Il doit être clair quelles prestations sont incluses et qui sont les acteurs derrière. Si l’on combine trop de produits dans une seule offre, cela réduit la flexibilité pour les clients et complique la coordination pour les partenaires. Pour moi, la clé est de formuler des recommandations concrètes autour d’un package de base, plutôt que de proposer des offres trop chargées.

Quels sont, selon toi, les facteurs clés d’une collaboration réussie au sein du réseau ?

Un facteur essentiel est une communication claire et ouverte. Il est important que les idées soient écoutées mutuellement, mais aussi qu’il soit possible d’expliquer ce qui est réalisable, comment et quand – ou pourquoi cela ne l’est pas. Notre marge de manœuvre en matière d’offres est quelque peu limitée. Nous pouvons participer à la création de packages et soutenir la communication externe. En retour, nous espérons que vous et les autres acteurs soutiendrez également notre offre afin de développer ensemble des propositions fortes et pertinentes.

Jusqu’à présent, il y a eu peu de projets majeurs dans lesquels une organisation professionnelle coordonnait activement le développement des offres avec les acteurs impliqués. Nous sommes très curieux de voir comment cela va évoluer, notamment avec l’énergie apportée par les ateliers, les idées partagées et les nouvelles offres – comme celle actuelle et la station BLS à Schwarzenburg.

Pour terminer, nous sommes curieux de savoir : quel est ton itinéraire préféré à vélo électrique ?

Ce que j’apprécie particulièrement, ce sont les différentes « Herzrouten ». Le « Ruban Vert de Berne » offre cependant un beau contraste : l’itinéraire 888 contourne élégamment la ville de Berne, et les panneaux d’information placés aux différents points d’intérêt rendent le parcours très captivant. Je n’ai malheureusement encore jamais eu l’occasion de le faire, et je suis rarement dans la région de Berne – mais cela figure clairement parmi les choses à découvrir.