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Interview du Bern-Netzwerk : Bread à porter et Creaviva

Publié: 06.08.2025

Des sachets à pain, des pains mis en scène avec art – et des possibilités inattendues : Pia Lädrach du Creaviva et Patrik Bohnenblust de la boulangerie Bread à porter nous emmènent dans un échange autour de la co-création d’offres – là où se rencontrent savoir-faire artisanal et créativité artistique.

Je suis ravi·e que nous puissions nous retrouver ici aujourd’hui pour cet échange. Mais j’imagine que vos agendas sont loin d’être vides, non ?

Patrik : Effectivement, c’est une période bien chargée. Nous testons actuellement des biscuits arc-en-ciel spécialement conçus pour les EuroGames qui auront lieu cet été à Berne. Et j’ai lancé un nouveau tour guidé, la « Tour de Pain », qui traverse la vieille ville et mêle histoires de pain, de boulangerie et de Berne. Le succès est au rendez-vous – certain·e·s participant·e·s m’ont confié qu’ils regardaient désormais le pain avec d’autres yeux.

Pia : Percevoir consciemment les choses est aussi au cœur de l’un de nos nouveaux projets. Nous voulons aller à la rencontre des gens, dans l’espace public, avec un objet visuellement marquant. Celui-ci comportera un QR-code menant à une mini-mission : observer et photographier les motifs et les couleurs de son environnement. C’est une sorte de photo-challenge. Nous cherchons encore l’objet idéal pour porter cette idée – pourquoi pas un biscuit ? Et puis, à l’automne, nous accueillerons une grande conférence de trois jours dans le cadre du prix « Children in Museums Award ». Beaucoup de travail – mais grâce au soutien du Bern Convention Bureau, nous avançons bien.

Patrik Bohnenblust

Le boulanger astucieux à la tête de la boulangerie ouverte « Bread à porter », en vieille ville de Berne, fait partie des Bern-Vernetzer depuis le début – et a déjà pu proposer (« aateige ») et concrétiser plusieurs idées.

En arrivant, on a vu les chevalets installés en plein air – entourés d’une céréale qui pousse ici, au Fruchtland.

Pia : Oui, cette année c’est de l’épeautre ancien. On avait aussi essayé avec des tournesols – mais les semences ont été mangées ! Alors on est allé·es dans le jardin communautaire avec les participant·es pour proposer du plein air malgré tout.

Patrik : Drôle – mais c’est une super histoire ! Et qu’est-ce que vous faites avec l’épeautre ?

Pia : Il est transformé, bien sûr – c’est toujours l’objectif. Cet été, plusieurs événements sont prévus autour de l’épeautre ici au Fruchtland.

Patrik : Si vous cherchez un boulanger – j’ai tout de suite une idée pour un pain à l’épeautre, en forme de trèfle, avec une petite vague par-dessus !

Pia : Génial ! On devrait vraiment se parler plus en amont. Quand tout est trop serré niveau timing, c’est compliqué. Je vais te mettre en lien avec la personne responsable du Fruchtland. Une nouvelle idée est née – comme ça, tout simplement.

Pia Lädrach

Le Creaviva au Zentrum Paul Klee existe depuis 20 ans – et depuis deux ans, Pia Lädrach en est la directrice. En tant que Bern-Vernetzerin, elle s’émerveille toujours de ce que l’on apprend – et des opportunités qui émergent dans le réseau.

Il y a encore du potentiel ! Patrik, lors d’un atelier des Bern-Vernetzer, tu disais vouloir mettre en scène le pain comme une œuvre d’art. L’idée a-t-elle évolué ?

Patrik : Pour moi, le pain est aussi une forme d’art. J’ai entendu parler d’un artiste qui coule des objets dans de la résine pour les exposer. Je me suis dit : pourquoi ne pas faire ça avec un de mes pains « Bsetzi » – et l’intégrer dans une ruelle de la vieille ville ?

Pia : Très intéressant ! Il y a plein de pistes possibles – que ce soit réel, virtuel ou en réalité mixte (ou augmentée). En combinant cela avec des couleurs, des éléments artistiques et une narration, on peut créer une vraie expérience. Et pour passer dans le monde physique : pourquoi pas un pavé spécial avec un QR-code en vieille ville ? Et hop – le pain surgit en 3D.

Patrik : Je n’y avais pas pensé, génial ! C’est une autre façon d’aborder le sujet. Moi, je reste encore un artisan – j’ai besoin de quelque chose de tangible.

Vous avez d’autres idées, spontan, sur la manière dont vous pourriez collaborer davantage ? Et pourquoi pas une édition spéciale de tes sachets à pain ?

Patrik : Très bonne idée ! Les sachets à pain sont une super surface de communication. Tout le monde les reçoit, tout le monde les emporte. Et s’ils ont un look original, on les regarde autrement.

Pia : Et si on allait plus loin – en les faisant illustrer par des enfants ? Nous voulons les impliquer davantage, et je suis sûre qu’ils seraient fiers de créer quelque chose de réel, visible en ville. Je vois déjà les parents, grands-parents et parrains/marraines venir exprès chez toi pour les acheter.

Patrik : Voilà ! Ce serait un bel effet secondaire – et facile à mettre en place. Je réfléchis déjà au nom… mais on le trouvera ensemble. On pourrait même en faire parler dans les médias.

Pia : Ce serait aussi l’occasion d’inviter les enfants à réfléchir : qu’est-ce que le pain représente pour moi ? Qu’est-ce qui m’inspire ?

Patrik : J’adorerais voir ce qu’ils en feraient. Qu’est-ce que les enfants perçoivent dans le pain ? Pas une approche scolaire – mais spontanée, créative. C’est ainsi qu’on peut les sensibiliser, dès le plus jeune âge.

La discussion a donné un nouvel élan au projet : restez curieux – de surprenants emballages artistiques vous attendent cet automne culturel.

C’est exactement le genre d’histoires que le réseau Bern veut faire émerger. Et comment vivez-vous la co-création d’offres au sein du réseau ?

Pia : Quand les campagnes arrivent au bon moment, ça peut très bien fonctionner. Lors du dernier automne culturel, cela nous a permis de mieux positionner notre atelier « Heure bleue » – et depuis, il est très demandé.

Patrik : Je suis heureux d’en faire partie et de pouvoir écouter ce qui se passe. Je suis toujours ouvert – dès que ça fait « clic », je suis prêt. Des idées comme celle des sachets de pain, c’est passionnant, surtout quand elles sont portées à plusieurs.

Pia : Pour moi, c’est aussi l’échange et la découverte qui comptent. Il ne faut pas attendre qu’à chaque rencontre naisse une collaboration concrète – ce ne serait pas réaliste. Mais parfois, on apprend des choses inattendues, comme cette opportunité d’exposition au Westside. Ça vient d’un endroit qu’on n’aurait pas imaginé – et au final, ça a du sens pour tout le monde.

«C’est intéressant de voir et d’entendre ce qui se passe chez les autres. »
Pia Lädrach

Patrik : Il m’arrive de repenser à une idée, une discussion, même deux semaines après une rencontre – et de vouloir la creuser. Rien que le fait de pouvoir échanger avec toutes ces personnes, dans un cadre structuré, c’est précieux. Je me sens à l’aise et j’apprécie la manière dont chacun·e aborde les autres. Cela peut vraiment évoluer avec le temps.

Pia : Oui, tout à fait ! Et le fait que les rencontres se déroulent dans différents lieux, avec un regard en coulisses, c’est un vrai plus. C’est passionnant d’entendre et de voir ce qui se passe ailleurs. Merci de nous avoir réunis ici – c’est et ça reste très inspirant.

Merci à vous deux ! J’ai hâte de vous accompagner dans le développement de ces idées.


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